JERSIAISE : TOUJOURS AUSSI DYNAMIQUE
La croissance du nombre de jersiaises favorise le développement de l'offre génétique française, en attendant le schéma de sélection d'Évolution.
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LA JERSIAISE SÉDUIT DE PLUS EN PLUS D'ÉLEVEURS par la qualité de ses taux et sa fonctionnalité. Elle reste encore confidentielle en France, mais ses effectifs ont néanmoins doublé depuis 2010, passant de 3 522 à 6 531 au contrôle laitier. On compte ainsi 643 éleveurs de la race dans l'Hexagone, dont une part importante dans des systèmes très herbagers. Si le Maine-et-Loire reste le département n° 1, Jersiaise France observe par exemple une forte augmentation en Vendée, où la laiterie Terra Lacta a revalorisé le gramme de matière grasse sur sa zone AOP beurre de Charentes-Poitou.
Mécaniquement, les IA ont aussi augmenté (15,4 % par rapport à 2013). Elles sont réalisées pour un quart en croisement d'absorption sur d'autres races. À ce titre, l'utilisation des semences sexées facilite la croissance continue des effectifs. Ces doses ont représenté 20,6 % des IA totales en 2014 (17 143) et jusqu'à 40 % sur des génisses en première IA. Elles offrent par ailleurs des débouchés sur le marché de la génisse en France. « En 2014, sur 451 animaux commercialisés via Ouest Génis, 55 % proviennent d'élevages français », indique Aurore Grave, conseillère Jersiaise France.
NEUF RÉFÉRENCES DISPONIBLES EN SEMENCES SEXÉES
Au catalogue 2015-2016, on retrouve neuf références en semences sexées parmi lesquelles VJ Link, VJ Lure et VJ Husky, trois valeurs sûres déjà présentes au catalogue 2014. « Le premier est un taureau très complet, le deuxième est très positif sur le TP et amène de la solidité, rappelle Aurore Grave. Disponible sur index génomique il y a plusieurs années, VJ Husky confirme avec ses filles de service, en 2015, son effet améliorateur sur le lait et les taux. C'est aussi un pedigree facile à accoupler sur les filles de DJ Zuma et de Legacy, deux taureaux très utilisés en France. » David est quant à lui très laitier comme la plupart de ses congénères nord-américains, mais sa disponibilité en semences sexées est irrégulière. Les jeunes taureaux génomiques mis en service offrent pour l'essentiel cette option. La conseillère distingue parmi eux VJ Rodme, le n° 1 au Danemark : « Il tire son profil laitier de sa mère, qui a été pointée à 7 400 kg de lait, 41,2 de TP et 87 de TB. De plus, il est améliorateur en santé de la mamelle et apporte de la solidité. » À noter que pour les taureaux génomiques danois, les index TB etTP ne sont pas publiés car leur fiabilité est jugée insuffisante. Les indicateurs MG et MP apportent néanmoins une tendance sur l'effet améliorateur de ces reproducteurs. Toujours dans la gamme des jeunes disponibles en semences sexées, l'Américain Scorch associe à son profil laitier une longévité exceptionnelle. « C'est aussi un pedigree facile à accoupler sur Legacy ou DJ Holmer. »
Signalons la présence des Néo-Zélandais qui trouvent leur place au catalogue : « Les éleveurs qui se lancent en jersiaise privilégient les profils laitiers du schéma danois pour ne pas trop perdre en lait. Les Néo-Zélandais sont notamment utilisés dans les systèmes herbagers. Leurs profils correspondent davantage à la recherche d'animaux aptes à se déplacer au pâturage, avec des membres solides et une mamelle fonctionnelle, à l'image de Dominic et Elicit, deux jeunes taureaux à taux qui se distinguent par leur longévité. »
En l'absence d'Isu et de participation à Interbull, les index publiés dans le catalogue le sont dans la valeur du pays d'origine. La race ne dispose pas non plus de schéma de sélection français., une carence qui sera bientôt corrigée puisque le groupe Évolution a mis en route le processus de création de son propre schéma à la suite du rachat d'une entreprise de sélection sud-africaine, quatrième pays ayant la plus forte proportion de vaches jersiaises.
JÉRÔME PEZON
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